Rétrospective sur l'année 2021 | 2021-12-10
Bonsoir tout le monde,
2021 a été une année intense pour moi. Je l’ai commencée en emménageant dans un appartement que venait d’acheter Théo, avec pour ambition d’en faire un lieu culturel et ludique de partage et d’échanges, la Page Libre. Je la finis en payant un loyer à mon ex, me battant avec la dépression et tâchant de reconstruire sur les ruines de ce que j’imaginais de ma vie future. Yayy!
Viendra bien un moment où je parviendrai à déménager, mon chat sous le bras (ah, oui, entre-temps, j’ai adopté un chaton de rue <3), et où j’aurai reconstruit un semblant d’idée quant à ce que pourra être mon futur. Pour l’heure, et exceptionnellement, il m’a semblé qu’il n’était pas tout à fait inutile de faire une « rétrospective » sur cette année, sur ma production du moins. Car, même si le moral n’a pas été au beau fixe, il faut reconnaître que j’ai quand même fait des trucs. La voici donc : et puisque, écrivant, j’ai constaté qu’une fois encore je ne parviendrais pas à m’exprimer en moins de 4000 mots, je l’ai mise en ligne sur mon site en guise de rapport d’étape.
Ensuite, je me fendrai d’une section « perspectives », notamment pour annoncer que je reprends du service en tant que cherchaire (bénévole, cela va – presque – sans dire). Je repousse cette annonce depuis un moment, craignant de ne pas être à la hauteur de l’engagement que je prends en la rendant publique, mais il faut bien que je me jette à l’eau (en espérant que me relancer dans quelque chose de pseudo-universitaire me redonne du cœur à l’ouvrage et quelque « but » dans la vie).
Je profite d’un moment de (ma) faiblesse pour oser également proposer à qui le veut/peut de me soutenir financièrement. Je déteste profondément l’argent, et si je pouvais tout à fait m’en passer ça serait très bien, néanmoins (spoiler) ça n’est pas le cas. Et puisque j’accepte de payer des prix, libres ou non, y compris dans les associations pour qui je travaille et à des personnes à qui j’apporte un soutien autre, il faut bien que je me résigne à en accepter moi-même, des prix libres.
Ainsi, ça fait un petit moment que j’ai mis certains jeux sur itch.io : je précise que tout reste téléchargeable gratuitement sur mon site, mais c’est un moyen, s’il vous tente, de me soutenir un peu financièrement. J’ai également un compte, pour lequel je n’ai (je crois) jamais fait la pub, sur LiberaPay, une plateforme analogue à Tipeee/Patreon mais où les dons s’effectuent sans contrepartie, et où la plateforme, qui est gérée par une association à but non lucratif, ne prend pas de commissions. J’ai également cessé de refuser qu’on me paye le thé/le resto (je peux refuser d’aller boire un thé ou manger un resto néanmoins), avis aux amataires.
Oulàlà ! Parler d’argent, such a drag.
Je disais donc, j’ai fait des trucs
Bon, je sais plus trop quoi, du coup je vais ouvrir mon site pour en avoir une meilleure idée. Et là, j’ouvre et je me dis : wait, that’s all? Boudu ! Mais en fait, eh bien, non, ça n’est pas tout. Enfin si j’en crois le nombre de sous-sections que j’ai dû rajouter au fil de l’écriture, « Ah, oui, y a ça aussi… ». Place au détail.
1) J’ai publié dans le Book of Magic du KP21 (que j’espère recevoir avant le KP22)
Honnêtement, quand j’ai vu que le thème du KPBook de l’année (du Knutpunkt, convention de GN nordique) était « magic », je me suis dit « eh alleeeeez ! Encore une année où je n’écrirai rien », parce que je me sens à peu près aussi éloigné·e de la magie que de la religion (entre-temps, l’appel à contributions du KP22 est sorti, et pour le coup, il est très peu probable que j’y publie quoi que ce soit). Mais je ne me suis pas démonté·e, et ça a au contraire été l’occasion de me pencher sur les travaux de Starhawk, que je connaissais peu, et d’en sortir un article intitulé « Larp as Magical Practice: Finding the Power-From-Within » que je crois non-dénué d’intérêt, en tant qu’essai tout du moins. Bon, pour être honnête, je devrais inclure cet article au bilan de 2020, puisque je l’ai écrit entre septembre et décembre de cette année-là si je me souviens bien : au moins, on peut s’accorder pour mettre au bilan de l’année sa traduction, parue en octobre sur Electro-GN.
Pour le KP, j’ai également réalisé un petit atelier plein d’ironie intitulé d’abord « The Inner Saboteur: Fighting the Impostor Syndrome » (puis « Syndrome d’imposture : lutter contre l’auto-sabotage » lorsque je l’ai traduit en français pour LaboGN puis BEtaLARP ) pour le « Book Event », un événement en ligne organisé sur les dates initiales du KP21 (avant qu’il ne soit repoussé à octobre pour des raisons de pandémie, vous-mêmes vous savez). Je n’aurais clairement pas eu l’idée de moi-même, mais j’ai reçu un mail des orgas indiquant « Michael avait proposé cet atelier mais ne sera pas en mesure de l’assurer, iel a dit que ça pourrait t’intéresser ». Ha !
2) J’ai co-organisé Convergences
En parlant de Michael, un des gros projets de l’année a été la série de conférences en ligne sur le GN Convergences, organisée par une super équipe composée de Cixian, Izeniel, LolV, Michael, Nico, Thalie et moi-même (France, Suisse et Belgique, francophonie européenne rpz!). Ça a été un projet plutôt exigeant, notamment l’accompagnement des intervenant·e·s en vue de leurs présentations le jour J, le sous-titrage des vidéos a posteriori et, en ce qui me concerne, l’exercice difficile de la conclusion de journée, que j’ai improvisée à partir de notes prises tout au long de la journée (si vous vous demandiez pourquoi la conclusion est plus longue que les sept conférences, la longueur de ce mail vous fournira par induction un élément de réponse). Néanmoins, je re-signerai avec plaisir pour une nouvelle édition : nothing like working with anarchists, I’ll tell you that!
3) J’ai été bibliothécaire anarcha-féministe
Et en effet, j’ai également pris part, depuis octobre 2020 (mais les confinements aidant, en pratique je n’ai pu m’investir comme je le souhaitais que cette année), à la Bibliothèque Anarcha-Féministe de Toulouse, située dans le local inter-orga Au Chat Noir aux Mazades. Outre les permanences, durant lesquelles nous buvons du thé et mangeons des gâteaux en cataloguant et tamponnant de très (très) nombreux livres issus de dons, de maisons d’édition ou achetés avec les prix libres laissés par les usageaires ou encore relions des brochures, j’ai organisé un (ou deux ? Probablement deux) arpentage, tenu des tables de brochures à prix libre (ça m’avait manqué, de tenir un stand associatif !) et contribué à l’organisation de divers événements (lectures, conférences gesticulées).
Si vous ne connaissiez pas la BAF et habitez ou visitez Toulouse, n’attendez plus, mazette ! Cet endroit est très chouette.
4) J’ai participé à des trucs
Cet été, j’ai également aidé LolV à gérer la Safe Zone de la première édition du GN Avatar : Torrent sur Senlin organisé par le Consulat d’Elleslande – avec pour orga principal Théo, qui à ce moment-là était encore mon compagnon. Le drama qui s’ensuivit est directement responsable de notre rupture, et bien que je ne compte évidemment pas rentrer dans les détails, je n’ai pas participé à la seconde édition, pour laquelle j’ai pourtant travaillé jusqu’au (presque) dernier moment.
Allons : le mois suivant, j’ai tout de même participé à LaboGN, bien que j’aie renoncé au mandat « Gestion de crises et de conflits » à son issue car, étant parvenu·e à préparer le nécessaire en amont de l’événement, sur place, je n’étais clairement pas en état de faire grand-chose (ma rupture récente contribuant grandement à une santé mentale complètement dans les chaussettes). Ce qui ne veut pas dire que je n’ai rien fait – vous commencez à me connaître, à force –, puisque j’ai organisé une table-ronde sur GN et antifascisme dont Lucie a publié un compte-rendu sur Electro-GN, une table ronde sur le manuel « Mieux gérer nos conflits » dont je fais la promotion plus bas afin d’appeler à l’aide (still needed) et l’atelier sur le syndrome d’imposture originellement créé pour le KP21. J’ai aussi tenté de participer à la semaine d’écriture de GN, animée par Lucie et Pauline, avant d’abandonner en constatant que ma santé mentale n’était vraiment, vraiment pas suffisamment stable pour y parvenir. Je remercie néanmoins Barth, mon compagnon d’infortune, d’avoir tenté avec moi un truc de base trop ambitieux, on s’est quand même marré.
Oh, et nous avons également fait jouer, Gaspard et moi, un « Prélude » issu du GN que nous écrivons ensemble et dont je parle dans la section suivante (c’est au moment où j’ai commencé à mettre des titres que j’ai su que ce mail finirait également sur mon site catégorie « Blog »). C’était vraiment chouette, à la fois de se rendre compte du travail accompli qui se condensait dans ce petit fragment, et de voir nos personnages exister – et fonctionner ! – devant nous, grâce à Juliette, Fani, Lucie et Camille. C’est un des « moments forts » (avec notamment le GN Resleeve organisé par Élise et joué avec Gaspard et Camille, et les terribles affrontements de lutte-chaussette organisés par Leïla) d’un LaboGN passé sous anxiolytiques (au début, car je n’en avais plus après quelques jours, uh-uh) avec un Gaspard surmené tentant de maintenir mes fonctions vitales.
(Ah ! Je me suis mis à l’escalade aussi, cette année : et ça, c’est clairement un moment fort de mon année en entier, j’ai l’abonnement à la salle et je vais faire deux heures de bloc dès que je sens l’angoisse qui monte, ou tous les deux jours de toute façon. Ça me fait un bien fou et je ne peux (littéralement) plus m’en passer, ce que j’ai constaté en assistant à une flambée de fibromyalgie après quatre ou cinq jours d’arrêt, alors que j’ai vraiment beaucoup moins de douleurs depuis que je fais huit heures d’escalade par semaine. J’ai aussi repris, la plupart des jeudis, l’escrime ludique, quoique je ne souhaite plus participer à la vie de l’association qui la propose et dont Théo est encore à ce jour président.)
Je me suis également rendu, et ça n’est pas une petite victoire, à BEtaLARP, la convention de GN belge qui se tenait cette année encore à Charleroi. Avant de partir, j’étais dans un état d’anxiété/dépression véritablement préoccupant, au point que je ne supportais plus de rester seul·e et m’effondrais dès que je mettais les pieds chez moi (big up à Nathan, principal sitter pendant cette triste période) ; ça aurait pu mener à reproduire la situation de stress que j’ai décrite notamment ici, entérinant mon incapacité à prendre les transports sur de longues distances, mais ça a eu l’effet inverse : être chez moi m’était tellement insupportable que, malgré mon instabilité, prendre le train pour être « ailleurs pourvu que ce ne soit ici » est devenu un moindre mal. C’est vraiment une étape importante pour moi : depuis un an, je n’avais plus pris le train que pour de courts trajets, essentiellement sur la ligne familière entre chez moi et chez mes parents (et j’avais considéré mon précédent Toulouse-Auch comme une réussite personnelle). Là, j’ai réussi à prendre le train et – mieux ! – à me ressourcer en voyage, profitant d’abord de la compagnie de Michael et Mélanie lors d’une escale d’une nuit à Paris, puis de celle de Rachel qui m’a accueilli·e à Bruxelles, et enfin de toutes les personnes que j’ai eu le plaisir de croiser ou recroiser à BEtaLARP. J’en suis revenu·e soulagé·e, et content·e de n’avoir pas entamé le traitement prescrit par un psychiatre quelques jours avant (je ne suis pas en train de vous encourager à ne pas prendre vos médicaments, mais je ne voudrais pas vous encourager à les prendre non plus, bref, gérez-vous mais comprenez que ce soit une question complexe pour laquelle une réponse pré-faite est impossible et qui sous-tend des enjeux systémiques sociaux et médicaux majeurs).
Bref, une nouvelle année riche en activités associatives… Comme toujours, finalement. C’est pas toujours les mêmes lieux, les mêmes gens, les mêmes assos, mais je m’active.
(Je réalise que je donne beaucoup de noms, comme des « Acknowledgements » en début d’ouvrage ; mais cette liste est bien loin d’être exhaustive, puisque je ne parle ici (presque) que des choses qui sont en lien avec ce que j’appelle « travail », soit ma production intellectuelle, ludique et associative. Il me reste (un peu) de vie non dévoilée ici.)
5) J’ai été pilier de comptoir
J’ai également continué d’avancer, travail titanesque et trop ambitieux pour notre propre bien mais néanmoins extrêmement enrichissant, sur le GN dans l’univers de Vampire : la Mascarade que nous écrivons avec Gaspard, principalement lors de ses heures de service au Salmanazar (il est vrai que le cadre n’invite pas toujours à la plus grande productivité, mais la régularité préside tout de même à l’avancement). Nous écrivons avec l’ambition de s’affranchir des aspects trop mécaniques de Vampire en vue de renouer avec l’ambiance, l’univers, et d’en faire un GN nuancé, lourd en questionnements sociaux et politiques et fournissant aux jouaires un maximum de clés pour construire leur jeu dans une direction qui les satisfasse (le GN est semi-transparent et nous donnons un maximum d’éléments en amont pour permettre un choix éclairé, selon le type de jeu qu’on souhaite, le degré de connaissance de l’univers etc.). Si on me demande de parier sur quand nous organiserons ce GN, je dirai au plus optimiste à l’automne 2022, au plus pessimiste à l’automne 2023 (non, le plus pessimiste c’est « jamais », mais ça serait franchement dommage et on ne se dirige pas vers là – je l’écris simplement pour tromper le sort et cette partie trop rationnelle de mon cerveau qui taxe d’optimisme mon scénario « pessimiste »). Nous avons récemment été rejoints par Antoine, puisant dans son érudition (qui contraste donc avec mon absence totale de connaissances de VtM avant de me lancer dans l’écriture de ce GN) pour traquer les incohérences et étoffer encore les personnages et le contexte, et ça nous a permis de faire des avancées significatives. Ça fait maintenant plus d’un an et demi qu’on travaille là-dessus, et bien que nous n’ayons que peu de « concret » à donner pour se rendre compte de l’avancée (quoique, nous avons organisé, durant LaboGN 2021, un Prélude, une scène précédant le jeu pour quatre de nos trente personnages – c’était très chouette, et vraiment enthousiasmant de sortir un peu de nos têtes et d’aller mettre un bout de ce taf-là dans le réel), c’est un projet stimulant et joyeux sur lequel nous avançons ensemble avec plaisir.
6) J’ai environ fini le manuel de gestion de conflits
Ah, et, pouahlala, ce fichu Mieux gérer nos conflits. Un manuel pour faire face à la violence intracommunautaire, dont j’ai officiellement fini la phase d’écriture. Si on excepte la relecture, qui sans doute va m’amener à ajouter et modifier de nombreuses choses, et une préface acide et salée que je finirai bien par déverser par écrit un soir d’introspection. Pas envie de m’étendre là-dessus ici… En partie parce que je vous ai déjà bien saoulé·e·s avec ça, en partie parce que c’est un sujet d’une complexité sans nom à propos duquel je ne cesse, au quotidien, de percevoir des limites et des contradictions dans mes positionnements et ceux des personnes qui s’y interrogent (sans parler, bien sûr, des contradictions inhérentes à la façon dont nos sociétés nous encouragent à percevoir et gérer les conflits).
Néanmoins ! S’il y a des gens motivés pour faire la mise en page du manuel en question, please, come forward. Sinon ça sera une brochure à l’ancienne, sans image et presque sans formatage.
Et maintenant ?
1) Enjeux de rôles
J’ai déjà commencé à en faire la pub, je la refais ici : en janvier (le 23, si je ne m’abuse) aura lieu la première occurrence d’Enjeux de rôles, une série de rencontres autour des jeux de rôle au sens large que j’organiserai au Salmanazar à Toulouse, fief de l’ami Gaspard. Les détails sur le concept et le thème de l’épisode pilote sont dispo ici : c’est également là qu’atterriront, je l’espère, les enregistrements (moyennant prêt d’un peu de matériel, un enregistreur de qualité devant faire l’affaire). Pour l’heure, la réunion de préparation n’a pas eu lieu mais les intervenant·e·s seront a priori Lille, Coralie et Nadia, que je présenterai plus longuement le moment venu. Stay tuned!
2) Enquête (de financements *badum tss*)
L’annonce que vous attendiez tous et toutes depuis le début de ce mail (sauf si vous aviez oublié parce que c’est f*cking long) : ayant pris connaissance de certains travaux de Josephine Baird, chercheuse trans nouvellement débarquée sur la scène du GN nordique, je me suis retrouvé·e face au fait que, bien que les discours sur le potentiel transformateur des jeux de rôle se répandent de plus en plus (et notamment en ce qui concerne l’exploration du genre et les transidentités), tout ceci restait au final très spéculatif et nous manquions cruellement de données.
En premier lieu, il m’a semblé que l’affirmation concernant l’usage des jeux de rôle dans l’exploration du genre, et notamment du GN, dont Josephine a l’impression qu’il soit particulièrement adapté (ma théorie là-dessus est bien sûr qu’on a tendance à attribuer les vertus les plus miraculeuses à la pratique qui nous touche le plus soi-même), se heurtait à un certain nombre de problèmes. Je ne vais pas détailler outre mesure (ma grille d’entretien fait deux pages), mais notamment dans le GN, l’accès aux jeux, les problématiques de passing, la transphobie structurelle (la plupart des gens ne « détestent » pas les trans, mais la plupart des gens n’ont pas la première idée de comment s’adresser à nous ou nous inclure dans leurs pratiques, si tant est qu’ils se posent la question de notre existence) et autres joyeusetés me font penser qu’au mieux, le GN aide à affirmer son identité de genre la minorité de personnes trans qui a réussi à ne pas juste disparaître des radars.
Bref (pour quelqu’un qui écrit autant, j’écris vraiment souvent « bref », c’est un trait de caractère à part entière je crois) : je souhaite lancer une série d’entretiens qualitatifs avec des personnes trans (personnes non-binaires évidemment incluses) qui ont une expérience, passée ou présente, de jeux de rôle, dans l’idéal à la fois JDR et GN. Ça peut être une pratique soutenue ou occasionnelle et je n’attends pas de vous que vous ayez des histoires épiques à raconter sur jeux de rôle et transidentité, c’est cool si c’est le cas mais c’est aussi cool si ça n’est pas le cas, justement j’aimerais aussi toucher des personnes qui n’ont pas le sentiment d’avoir vécu d’expérience transformatrice dans le jeu de rôle (sans surprise, la plupart des quelques témoignages existants parle de « comment le GN a changé ma vie », c’est un biais très naturel, à part à s’appeler Axiel Cazeneuve on a rarement envie de passer trois jours à écrire un texte expliquant que non, vraiment, tout ça c’est très bof). Je m’intéresse également aux autres expériences de jeu de rôle, comme le RP de forum ou la pratique des jeux vidéos « de rôle » (CRPG), mais pas « seules », c’est-à-dire que je souhaiterais quand même que les participant·e·s à l’enquête aient a minima une pratique occasionnelle de JDR/GN (même si pour elles, le RP de forum peut être précisément plus « transformateur »).
Mon but avec ces entretiens n’est pas (vous commencez à me connaître à force) d’en sortir quelque chose de quantitatif, type « 35 % des personnes ont rapporté une expérience de transphobie en GN » ou « 20 % des participant·e·s a rompu les liens avec le milieu ludique fréquenté au moment de la transition » : il est possible que de tels chiffres apparaissent parfois à titre indicatif, mais ce qui m’intéresse, c’est le qualitatif, les expériences incarnées, les parcours de vie. J’essaierai de faire des ponts entre les expériences rapportées, mais m’efforcerai de ne pas les « aplatir » : bref, même si je n’envisage pas de terrain (money money money), je reste dans un ancrage théorique plutôt anthropo, descriptif. Ensuite, parce que je suis quelqu’un d’engagé du côté ludique de la force (plus que du côté universitaire d’ailleurs, I’m just passing through), j’aurai sans doute envie d’en tirer des analyses, des outils et des jeux. J’avais d’ailleurs commencé l’écriture d’une vidéo plutôt longue sur GN & transidentité, que je n’aurais pas pu tourner parce que je n’ai plus le matos (ah, j’accepte aussi les dons de PC de compétition et de micro de qualitay, la suppression de l’accès à ces ressources fait partie des conséquences de mon « divorce ») et qui s’est de toute façon perdue dans un de mes énièmes crashes logiciel/matériel (j’ai une poisse pas possible en matière informatique).
Certain·e·s d’entre vous recevront déjà un texto de moi bientôt pour les inviter à faire un entretien avec moi : mais ça me faisait bizarre de devoir tout expliquer individuellement, j’avais étrangement besoin de « put it out there » d’abord. Et puis, surtout, je ne penserai pas forcément à tout le monde, et vous connaissez sans doute des gens que je ne connais pas et qui pourraient être intéressés pour se livrer à l’exercice. Ça sera en ligne dans la plupart des cas, donc la distance géographique n’est pas rédhibitoire. N’hésitez donc pas à me contacter ! Je prends également les références bibliographiques, miam.
J’essaierai (vraiment, j’essaierai, ne me tapez pas si je ne le fais pas) de donner des mises à jour et éléments divers (tellement divers que je ne sais pas encore quoi) sur mon site, sur une page dédiée dont je mets le lien ici mais qui n’existe pas encore, du coup, pas la peine de cliquer avant 2022.
Allez, on se quitte là-dessus ! Bonne fin d’année, restez au chaud et faites-vous plaisir.
Longuement vôtre,
Axiel