LARP in Progress

Masochisme anthropo-GNiste : des enjeux de la substitution | 2017-09-25

« Le GN contre la structure » est une série d’articles qui vise à questionner les effets sociaux et collectifs du GN, en mettant l’accent sur son caractère subversif.
Ce double article parle de GN, de création, de subversion et de communauté. Il fait usage de deux concepts majeurs, l’hétérotopie de Michel Foucault et la communitas de Victor Turner, qu’il tente d’expliciter en les appliquant à une expérience singulière : celle de LaboGN 2017.
Dans cette première partie, j’ai recours au concept d’hétérotopie pour décrire la façon dont LaboGN se rapporte à la réalité sociale dominante par référence et opposition. J’y aborde aussi brièvement les notions de négativité et de dialectique.

Résumé : Cet article reprend l’analyse de Don Kulick concernant la structure libidinale de l’anthropologie et tente de l’appliquer au GN. Il s’appuie sur ce que Kulick reprend des théories de Freud sur le masochisme et en fait découler des conditions d’identification au personnage dans le GN.
Abstract: This article bases on the analysis of the libinal structure of anthropology by Don Kulick. Using Kulick’s own interpretation of Freud’s theories on masochism, it derives conditions of identification to LARP characters.

Note : dans cet article, j'utilise le terme "faible" pour traduire powerless. On est donc "faible" par opposition à "puissant", non "fort" : le terme désigne une relation d'infériorité ou de subordination par rapport à un pouvoir établi (Etat, Eglise, classe, etc.).

Si l'anthropologie est la fille du colonialisme [1], qu'en est-il du GN ? Blanc, bourgeois, intello, il partage avec elle bien des critères – y compris, comme je tâche article après article de le démontrer, un rapport ambigu au pouvoir.

En effet, si l'anthropologie est parmi les sciences humaines la plus inclusive, s'efforçant d'avoir du genre humain l'image la plus riche et la plus détaillée possible afin que cette catégorie demeure ou devienne accessible à l'ensemble de ses membres [2], c'est aussi et avant tout une science coloniale, dont l'origine est conditionnée par la prétention unilatérale à la domination de l'Occident sur le reste du monde. Cette position n'est pas sans paradoxe : désireux-se d'en apprendre plus sur l'Autre, de lui donner partout une visibilité et une voix, l'anthropologue ne peut jamais cesser d'être le Même – de porter avec lui son identité, sa blanchité (souvent), sa richesse relative, sa position institutionnelle dominante et sa culture hégémonique [3]. Ainsi, si l'anthropologie a vécu et que ses objets et terrains sont désormais diversifiés, de même que les anthropologues elleux-mêmes dont tou-te-s ne sont plus européen-ne-s ou nord-américain-e-s, elle demeure marquée par l'histoire de la domination occidentale, qu'elle incarne dans un monde où celle-ci ne cesse de s'étendre.

En outre, les nouveaux terrains de l'anthropologie demeurent en majorité, en Occident ou ailleurs, ceux de la misère, de la déviance, de l'oppression, de la souffrance : de même, le GN nordique, s'il ne cesse de s'étendre et de se diversifier, emprunte plus volontiers à ces thèmes qu’à d’autres, plus légers. Comment comprendre le lien qu'entretiennent ces deux disciplines, qui restent non-mixtes bien qu'inclusives, bourgeoises bien qu'aspirant au partage et structurellement dominantes bien qu’horizontales dans leur pratique, avec le pouvoir d'une part et les opprimé-e-s de l'autre ?

Don Kulick, dans un article intitulé « Theory in Furs » [4] (en référence à La Vénus à la fourrure de Léopold von Sacher-Masoch – dont le terme masochisme emprunte le nom), fait le pari d'analyser la structure libidinale de l'anthropologie – autrement dit, de décrire à l'aide de la psychanalyse ce qui fonde du point de vue du désir la pratique anthropologique. S'appuyant sur les travaux de Freud sans omettre de les dépasser, il diagnostique ainsi, chez l'anthropologue, une pulsion masochiste : je m'efforcerai quant à moi, dans cet article, d'établir un parallèle avec le GN.

Culpabilité et substitution

Freud place l'origine dans le fantasme [5], selon lui fréquent (FREUD, S. A Child Is Being Beaten, 1997 [1919] cité in Kulick, 2006, p. 936), dans lequel « un enfant est en train d'être battu ». Il le décompose en trois phases (que je paraphrase ici à partir de Kulick, 2006) : dans la première, le sujet du fantasme imagine son père battre un autre enfant ; dans la troisième, il imagine qu'un enfant est en train d'être battu, et qu'une foule parmi laquelle il se trouve regarde. La deuxième phase est la phase décisive : « « mon père est en train de battre un enfant » devient « je suis en train d'être battu par mon père » » [6] (ibid.). C'est dans cette phase que réside « l'essence du masochisme » : en effet, confronté au fantasme selon lequel son père bat un autre enfant, le sujet du fantasme est pris de culpabilité quant au fait que « son père n'aime que lui » et se substitue à l'enfant battu. Chez Freud (comme souvent), il faut voir là une culpabilité première issue du désir incestueux – parce que le sujet du fantasme se sent coupable de cet amour, il se substitue à l'enfant battu... avec à la clé, la redirection du plaisir vers « un lieu de plaisir qui précédait la structuration génitale [7], à savoir le « cul nul » qui est fessé.

Sans adhérer au motif psychanalytique de l'inceste, il est cependant possible de retenir un schéma heuristique de la pulsion masochiste [8] : le sujet perçoit les privilèges dont il bénéficie, en ressent (inconsciemment) de la culpabilité et se substitue donc à un autre dépourvu de ces privilèges, qui devient alors objet de désir (le désir de substitution ou, en termes très chrétiens, de repentance). C'est de cette pulsion, pour Kulick, que résulterait l'identification des anthropologues avec les faibles (powerless) : ainsi, indépendamment des ressorts politiques ou éthiques auxquels les anthropologues font face et qui mènent certain-e-s, parfois au prix d'un renoncement épistémologique, à prendre parti ou à « s'oublier » sur le terrain, Kulick prend le parti d'expliquer ce phénomène en termes « d'économie libidinale » [9]. En d'autres termes : quel plaisir tire-t-on de l'identification avec les faibles (powerless) ?

Jouir de ses larmes

Quiconque ayant participé à des GN nordiques en quelques occasions s'est posé la question : pourquoi je m'inflige ça ? et pourtant, y est probablement revenu-e. Ainsi, le week-end passé, j'ai croisé sur un autre GN Coralie, qui me parlait du NEXUS-6, « un GN “nordique” sur la paranoïa et la camaraderie dans une guerre désespérée et totalitaire » [10] de l'association eXpérience : « je ne pleure jamais en GN, mais là, à la fin j'ai craqué. Et les gens pensaient que ça n'allait pas du tout, mais en fait si – je chialais mais j'étais contente ! ». Comment comprendre cela ? Je pourrais, comme n'importe quel-le GNiste, évoquer nombre d'exemples de ce genre de ressentis – de jouissance dans la douleur, où l'intensité du jeu est telle qu'elle nous submerge et, nous soumettant, nous ravit. Dans mon mémoire de maîtrise [11], je reprenais déjà un témoignage similaire émanant de mon ami Clément (appelé ici Emile – chuuuut) et l'analysais ainsi :

Le GN est [...], pour lui, une façon d'expérimenter la chute libre sans se mettre en danger, pour ainsi dire – une sorte de saut dans le vide où le rôle du parachute serait tenu par le cadre, dont on attend qu'il nous soutienne et nous permette « d'atterrir » en douceur. [...] Lille, auteur du Lierre et la Vigne, avait avancé le concept d'« anthropologie empathique », qui fait un écho saisissant à l'expérience d'Emile. On ferait donc du GN pour connaître ce que c'est qu'un être humain, faire l'expérience de l'altérité : devenir autre, l'espace de quelques instants codifiés, nous permettrait ainsi de revenir à soi avec une expérience supplémentaire, un savoir émotionnel issu de la rencontre fictive avec autre que soi.

Nous y voilà ! L'anthropologie pointe le bout de son nez dans l'analyse du GN, et pas comme on l'y attendait : pourtant, cette anthropologie empathique qu'évoque Lille, n'est-elle pas précisément le signe de la substitution de l'autre par soi, puisqu'on prétend, par le GN, se mettre à la place de quelqu'un-e – et plus encore, en jouir, fort-e que l'on est du cadre qui nous protège ? La discipline anthropologique n'est pas bien différente : l'anthropologue, s'iel prend parfois des risques – pauvre parmi les pauvres, soumis pour un temps aux mêmes violences et vicissitudes, partageant les conditions de vie des personnes avec qui iel travaille, etc. –, n'en garde pas moins la possibilité de rentrer chez ellui. Tout comme les GNistes ont des safewords – dans le nordique du moins – pour se protéger de situations de détresse émotionnelle ou physique, les anthropologues ont les ambassades, les secours, les laisser-passer, etc. En définitive, l'anthropologie n'est qu'un jeu [12] : iel peut se mentir ou s’oublier, se livrer à l’ivresse (ou à l’ilinx [13]), mais l’anthropologue est condamné-e, tout comme lea GNiste, à accepter la fin de la partie.

Les autrui substituables

En GN, on nomme bleed le transfert d’émotions entre le personnage et lea joueur-euse. En anthropologie, on pourrait peut-être simplement l’appeler empathie – rendant ainsi les termes de Lille curieusement obsolètes, alors même qu’on en confirme l’analyse en frisant l’oxymore. Toutefois, tous les personnages n’offrent pas matière à bleed (ou plutôt bleed-out – du personnage vers lea joueur-euse) : on constate au contraire que certains personnages sont plus propices à générer des sentiments, notamment négatifs, chez un-e joueur-euse. La première raison à cela est la proximité du personnage avec lea joueur-euse : en effet, si je viens de subir, par exemple, un licenciement, je peux être touché-e plus profondément par un personnage qui peine à retrouver un emploi. Un deuxième raison, cependant, tient à une caractéristique inhérente au personnage plutôt qu’à la personne qui l’incarne, et qu’on pourrait appeler, par exemple et par provocation, la « plaignabilité ». En effet, tous les personnages ne portent pas les mêmes possibilités d’engagement pour lea joueur-euse : prenons pour expliciter cela deux exemples, déjà évoqués dans l’article précédent.

Le premier concerne Personal Branding, le jeu des deux Julien et des deux Elise écrit pendant LaboGN et qui met en scène, sur trois actes, la vie de collégiens des années 90, qui deviennent des adultes des années 2000 pendant l’émergence des réseaux sociaux. Laurent, qui incarne, à l’acte I, le « bizut » de la classe, un garçon introverti que mon personnage, la déléguée de classe, a très obligeamment (et non sans arrogance) pris sous son aile, devient lors de l’acte II – purement grâce au hasard, les « vies » des personnages après le collège étant tirées aléatoirement – un entrepreneur richissime, fervent partisan de la droite libérale : à l’inverse, je deviens une éternelle célibataire, éternelle étudiante qui peine à s’insérer sur le marché de l’emploi. Si ce dernier point n’a pas été sans bleed chez moi, tant j’y projetais mon avenir probable, c’est la rencontre avec le personnage de Laurent (dont le nom m’échappe – appelons-le Benjamin) qui a scellé la substitution entre moi et mon personnage. Lors de la réunion des anciens élèves – acte III –, Benjamin ayant appris la situation précaire de mon personnage me prend ainsi à partie : « allons, ma petite Marie, dis-moi : il te faut combien ? ». Pour moi, cette mise en exergue de mon infériorité à travers le paternaliste condescendant de mon interlocuteur a été terrible, et je me suis liquéfiée – joueuse et personnage se mêlant ainsi dans une solution amère. La fin du jeu a été déclarée juste après : aussi ne sais-je trop comment j’aurais réagi, si ce n’est en m’échappant, comme j’étais en train de le faire – fuyant une situation de mise en infériorité à laquelle, joueuse et personnage de concert, je n’aurais pu répondre sans m’enfoncer dans la honte qui m’était administrée de force, comme une injonction à la conformité [14]. Laurent, qui lui, restait à distance suffisante de son personnage, s’est excusé auprès de moi lors du debriefing : jouant son personnage, il n’en avait cependant pas omis de noter la violence.

A l’inverse, Anthony, qui a joué le jeu Charnière dont je parlais dans le même article et que j’ai écrit avec Anne-Emmanuelle Cabouat, a déclaré que ce GN, pourtant entendu comme léger, était « le GN le plus feel-bad qu[’il ait] jamais fait » [15]. Si cette affirmation nous a surprises, elle est le signe profond d’une substitution qu’Anthony a opéré, tout à fait consciemment, avec la classe des invisibles, ces exploité-e-s qu’on voit chaque jour mais ne regarde pas : jouant un agent de ménage, confronté à un professeur, un étudiant et une élève qui, pourtant de l’âge de sa fille, incarnait déjà en puissance la domination structurelle qui l’avait mis, lui, au bas de l’échelle, il s’est efforcé de se déprendre, une à une, de ses habitudes de membre des classes supérieures intellectuelles. Ainsi, il détaille la façon dont il s’est empêché de couper la parole, de recentrer le débat, ou encore la manière dont il a fini par s’asseoir à l’écart, ne parlant que quand il était pris à parti : cette discipline à laquelle il s’est astreinte, il la connaissait pour avoir occupé épisodiquement, en tant que formateur, des positions subordonnées – et constaté, avec toute la violence que cette réalité contient, le dramatique changement d’attitude des personnes qui s’adressaient à lui lorsqu’elles étaient confrontées à sa véritable position sociale, après l’avoir « mépris » pour quelqu’un de socialement subordonné…

Si la question même des modes d’adresse différenciés entre les faibles et les puissant-e-s est aussi complexe que désolante, c’est celle des rapports d’identification qui nous intéresse ici : jouer le riche, comme Laurent, est une farce – jouer le pauvre, comme Anthony, est un drame. Pour Kulick, « la structure en question est une économie du désir particulière qui établit certaines substitutions (de l’anthropologue [ou lea GNiste] avec lea faible) comme appropriées ou possibles et bloque d’autres substitutions (par exemple, de l’anthropologue avec lea puissant·e) comme inappropriées ou impossibles [16].

Cette économie du désir, cette gestion ordinaire des pulsions masochistes des privilégié-e-s qui tâchent pour s’en punir de prendre la place des faibles, est à double tranchant. Autorisant une perméabilité extra-ordinaire de positions sociales différenciées voire antagoniques, elle offre ainsi la possibilité à l’ordre social d’être reconfiguré, fût-ce temporairement : l’identification a ainsi pour effets la visibilisation de positions sociales normalement invisibles, leur réhabilitation momentanée, et porte l’espoir que la structure soit ébranlée plus durablement. Toutefois, elle n’a rien d’un remède miracle à la lutte des classes : en effet, l’identification ponctuelle – ou même durable, dans une mise au vert d’anthropologues laissant derrière elleux et pour toujours leur vie propre pour embrasser pleinement celle à laquelle ils aspiraient par procuration – ne remet pas en cause les rapports de pouvoir à l’échelle structurelle. Au contraire, ceux-ci restent inchangés – bien que les individus puissent élargir, par la pratique de l’anthropologie ou du GN, leur champ de reconnaissance de l’humain (pour faire une nouvelle fois référence aux travaux de Judith Butler [17]).

Ce rapport ambivalent d’opposition et de collaboration est d’autant plus problématique dans le cas des anthropologues : « malgré tout son investissement dans la mise en valeur du point de vue indigène et son insistance à affirmer que l’Occident n’est pas supérieur au reste du monde, déplore Kulick, l’anthropologie est inextricablement impliquée dans des relations de pouvoir hautement inégalitaires » [18]. Je me souviens de mon effroi lorsque, au détour d’un article [19], j’ai appris que les Etats-Unis embauchaient des anthropologues dans l’armée afin de servir « une guerre plus humaine », c’est-à-dire surtout une guerre, en enquêtant sur les populations attaquées – toutes ces décennies à tenter de chasser la figure de l’anthropologue-espion par la grande porte, et voilà qu’elle revient par la fenêtre – pour limiter le choc culturel.

Sans pousser jusque-là, il est possible que le GN autorise, à travers l’expiation encadrée de ses privilèges, une satisfaction complaisante et molle, propre à endormir colère et indignation, issue du sentiment d’avoir partagé la condition de cet enfant battu. Pourtant, si, s’exposant soi-même à une violence aseptisée et feinte, on lui ressemble un bref instant, les coups que nous prenons ne sont jamais des coups qu’il ne prend pas : la souffrance que l’on s’inflige ne sert jamais à atténuer la sienne.

S’extraire du désir

Mes mots sont durs : et sans doute moi-même, les écrivant, ne puis-je me défendre du plaisir masochiste d’une catharsis littéraire à travers laquelle je me punis doublement – anthropologue et GNiste – de ma connivence avec la structure qui écrase tou-te-s celleux qu’elle ne sert pas et pour laquelle j’ai, depuis toujours, un désir conflictuel et coupable. Ne cherché-je pas, en effet, à obtenir ses faveurs et sa reconnaissance, quoique ses règles et ses façons – celles de l’université en premier lieu – me rebutent ? Qu’on m’excuse, et qu’on disculpe aussi, passant, celleux qui, anthropologues, GNistes ou masochistes dilettantes, s’adonnent au saut à l’élastique de la domination : s’ils retombent sur leurs pieds, vite rattrapé-e-s par la structure qui, quoique extensible, n’en oublie jamais de les remettre à leur place, ils n’en expérimentent pas moins, sautant, le vertige de la chute, que le harnais encadre et sécurise mais ne dénature. En d’autres termes, si la substitution n’équivaut en aucun cas à un renversement du système, elle rend du moins les positions subalternes intelligibles, et ce faisant, contribue à créer des failles dans le carcan rigide qui encadre la distribution différenciée des droits et de la qualité d’humain. Garde à chacun-e de se rappeler, cependant, que les discours et les sentiments ne sauraient remplacer l’action collective.


[1] Selon les termes, trop largement répétés et paraphrasés pour être cités, de Lévi-Strauss.
[2] Sur la répartition différentielle de la catégorie d'humain, ou de « vie vivable » ou « pleurable », voir BUTLER, J., Ce qui fait une vie : essai sur la violence, la guerre et le deuil, Zones, Editions La Découverte, Paris, 2010.
[3] Comme le note David Berliner (cf. note 12), l’anthropologie des classes dominantes et des milieux privilégiés conteste cette analyse : cependant, la tendance est récente et demeure minoritaire.
[4] KULICK, D., « Theory in Furs », in Current Anthropology, Vol. 47, 6, 2006, pp. 933-944.
[5] La définition du fantasme en psychologie selon Wikipédia est la suivante : « Le fantasme — ou phantasme — est une manifestation, consciente ou inconsciente, d’un désir ou encore une fixation mentale pouvant, dans certains cas, conduire à des actes excessifs. » [Consulté le 19/09/2017]
[6] « "My father is beating a child" becomes "I am being beaten by my father." » Kulick, 2006, p. 936.
[7] « a site of gratification that preceeded genital organization », ibid.
[8] Il est à noter que la pulsion masochiste est distincte des pratiques masochistes et que l'article de Kulick ou le mien, pas plus que la thèse de Freud, n'établissent de jugement de valeur. Il s'agit purement de remarques structurelles concernant une pulsion, qui peut se manifester de bien des manières et qui n'est pathologique que dans le cas où elle provoque une souffrance chez le sujet pulsionnel.
[9] « libidinal economies », ibid. p. 934.
[10] https://experiencegn.jimdo.com/nos-cr%C3%A9ations/nexus-6/
[11] CAZENEUVE, A. Identité alternée, réalité partagée : construction du cadre d'interactions et élaboration des conditions de l'expérience subjective dans le jeu de rôle grandeur nature. [online]
[12] J'espère pouvoir faire référence de façon détaillée au superbe article de David Berliner (BERLINER, D. « Le désir de participation ou Comment jouer à être un autre », L'Homme, 206, 2013 pp. 151-170) qui, parlant de la méthode d'observation participante, semble parler de GN : cependant, ne sachant pas quand j'aurai l'occasion d'y faire référence, je vous invite à jeter un œil !
[13] Terme utilisé par Roger Caillois dans son ouvrage canonique Des jeux et des hommes : le masque et le vertige, qui signifie le vertige provoqué par les jeux. Pour plus de détails, vous pouvez vous référer au chapitre « Genèse de la sociologie du jeu : R. Caillois, le masque et le vertige » de mon mémoire de maîtrise (Cazeneuve, 2017 pp. 11-13).
[14] Au passage, Foucault...
[15] On appelle « feel-bad » un jeu qui nous inspire des émotions négatives, particulièrement dans le cas où celles-ci sont susceptibles de persister après la fin du jeu. A l’inverse, un jeu « feel-good » laisse lea joueur-euse dans un état d’apaisement, de contentement, de joie...
[16] « the structure in question is a particular economy of desire that permits certain substitutions (of the anthropologist with the powerless) as felicitous or possible and blocks others (of, for example, the anthropologist with the powerful) as infelicitous of impossible », Kulick, 2006 p. 943.
[17] Cf note 2.
[18] « for all its commitment to set forth the native's point of view and to insist that the West is not superior to the rest, anthropology is inextricably implicated in highly unequal relations of power », ibid. p. 935.
[19] Je n’ai pas su retrouver lequel exactement, néanmoins, les Human Terrain Team ont suscité nombre de réactions consultables sur internet. Le débat qui les accompagne – doit-on laisser passer la possibilité de diminuer le nombre de personnes tuées au prétexte que l’anthropologie ne devrait pas être une discipline militaire et pâtit gravement, dans sa possibilité de récolte et de production de savoirs, de cette accointance qui remet en question sa neutralité et la confiance qu’elle peut recevoir de la part des populations indigènes ? – est également très intéressant.